SHILO YASHIRO, LA METAMORPHOSE PERPETUELLE
« Le monde de l’art n’est pas celui de l’immortalité, c’est celui de la métamorphose » écrivait André MALRAUX dans Antimémoires.
SHILO YASHIRO est une équilibriste !
Se mouvant dans une forme de continuité linéaire tout en étant en constante progression, en abordant sans cesse de nouveaux univers, de nouveaux concepts.
Artiste complète depuis ses débuts, peignant, dessinant, sculptant, collant, amalgamant. Au début, ce fut l’aquarelle, la peinture à l'huile et le fusain, le crayon bien sûr, la gravure sur bois, celle sur métal, l’encre et le pastel. Il en faut du talent, du travail et de la persévérance pour progresser dans toutes ces directions jusqu’à les maîtriser.
À bien y regarder, chacune de ses œuvres est un début et une fin en soi. Une œuvre unique, complète, qui ne rentre dans aucun cadre, aucune école. Qui ne s’inscrit sur aucune route.
SHILO YASHIRO est une perfectionniste !
Après avoir travaillé ses techniques et ses matières, elle s’est engagée dans un univers plus complexe et plus libre à la fois.
Tout d’abord en y mêlant, en y associant la peinture à l’eau, le pastel, la gouache, l’acrylique et les collages. Impossible ? Audacieux ? Disruptif ? Inattendu ? Heureusement ! Sinon, pourquoi créer ? « Si le monde était clair, l’art ne serait pas là » écrivait Albert CAMUS !
Chacune de ses toiles est un peu comme un arrêt sur image. Il y a un avant et un après.
Avant, ce sont des heures, des jours, des nuits à superposer des couleurs, des matières, en s’appuyant sur des techniques différentes.
Et puis recommencer ! Si rien ne vient, c’est qu’il faut recommencer, persévérer, creuser, développer.
À nouveau, jouer avec les couleurs et les matières, découvrir un espace de la toile qui commence à prendre forme se dit-on, en travailler un autre, puis un autre, et puis ne pas se satisfaire d’une rencontre imparfaite, et recommencer, encore ! Rajouter, enlever, retravailler.
L’œuvre est un tout ! Elle ne peut pas être la superposition ou l’addition de plusieurs espaces, de plusieurs couches, de plusieurs histoires.
À un moment précis, elle prend forme, elle naît aux yeux de SHILO, et là, à cet instant précis, elle touche à l’unicité. L’œuvre « est », pour la première fois.
Et après ? Après, une fois qu’elle a quitté SHILO YASHIRO, que l’artiste est déjà lancée sur une autre œuvre, une autre création, elle nous appartient.
Elle nous révèle ses mystères, en tout cas, c’est ce que nous croyons au début. Mais très vite, après un premier regard, puis un deuxième, et un troisième, nous nous rendons compte que chacun d’entre eux nous donne à voir un univers différent, une autre toile.
SHILO peut s’en amuser ! La toile n’est plus une toile ! Elle change, elle se métamorphose à chaque passage, chaque regard, chaque appropriation.
Il n’y a plus d’heure, de saison, de temps qui passe. Cet après, c’est nous qui re-découvrons, re-construisons, ré-inventons l’œuvre à chaque regard.
Son unicité d’avant est devenue notre multiplicité sans limite. Pluralité.
SHILO YASHIRO est une découvreuse !
Chaque œuvre se suffit à elle-même. L’esprit, l’art, la soif ne s’étanchent jamais. SHILO est en mouvement, toujours.
Elle va s’inspirer à la fois d’instants, de moments fugaces, de traces du temps, et toujours y associer « les fils rouges ». Un poisson par ici, un hibou par là, des petits oiseaux, des chevaux, un « Kiss » de-ci de-là.
SHILO YASHIRO n’aime pas refaire, reproduire, copier. Elle aime aborder chaque travail comme une aventure unique, à la fois sur le plan technique et créatif, pour sans cesse aller chercher au plus profond d’elle-même cette lumière précieuse qui est à la source de la création.
SHILO n’aime pas s’étendre sur les aspects techniques. Non pas par goût du secret, non pas par discrétion ou pudeur.
Beaucoup plus simplement, et très logiquement, cela n’appartient finalement qu’à l’artiste qu’elle est et n’est associé qu’à l’œuvre au moment de sa création.
Avant il y a le travail, pendant, son univers, et après, nos propres émotions.
« L’Art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu’à les exprimer » écrivait Henri BERGSON !
SHILO YASHIRO se nourrit de l’Art.
De ses créations, de ses découvertes, des techniques qu’elle travaille sans cesse. Des artistes qu’elle accompagne, qu’elle découvre, qu’elle soutient.
Du Japon à la France, de Paris à Osaka. De ses univers.
Elle s’en nourrit, et elle nous le rend bien.
